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Débats
de l'Assemblée nationale
Le mardi 11 avril 2000 (suite)
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Subvention
accordée au Symfolium
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(...)
M. Brodeur: Oui, en principale. Merci, M. le Président.
Parlez-en au vice-premier ministre, la théorie de l'entartement
universel, ce n'est pas si drôle que ça. Ces entarteurs
ont maintenant leur événement annuel, qu'ils appellent
le Symfolium, où l'on discute de l'art de l'entartage. C'est
encore moins drôle lorsqu'on apprend que le gouvernement péquiste
a subventionné, ou plutôt englouti, 112 400 $ d'argent
des contribuables dans ce festival des entartistes. Ma question
au vice-premier ministre: Comment peut-il justifier telle dilapidation
de fonds publics? Et surtout peut-on conclure que les vrais entartés,
M. le Président, c'est les contribuables québécois?
Le Président: M. le vice-premier ministre et ministre
d'État à l'Économie et aux Finances. M. Bernard
Landry
M. Landry: D'abord, ce ne sont pas les contribuables qui
ont été entartés ni le ministre des Finances,
car ces gens ont un sens démocratique aussi faible que leur
sens du tir. Alors, ils ont raté leur objectif, et heureusement
pour la démocratie. Et j'espère que l'opposition,
d'aucune manière, ne confirme ou n'approuve ces tendances
anarchistes, bouffonnes et cyniques. O.K.?
€ (14 h 50) €
Ça me rassure. Ça me rassure, parce que le ton du
questionneur était équivoque. Quant au reste, je crois
qu'un certain nombre de mes collègues, dont certains pourraient
répondre - la ministre des Affaires culturelles - ont encouragé
un événement de caractère touristique, et,
si vous aimez les procès d'intention - non, je sais qu'ils
aiment les procès d'intention, M. le Président, et
la culpabilité par association est une forme aussi perverse
de faire la justice - faites le lien entre les deux. Mais les journaux
n'ont pas fait le lien entre les deux, ils ont même fait l'état
d'une chicane entre les deux.
Le Président: M. le député.
M. Brodeur: M. le Président...
Des voix: ...
Le Président: En question complémentaire, M.
le député de Shefford. M. Bernard Brodeur
M. Brodeur: Oui, M. le Président. Comme le suggère
le vice-premier ministre, comment les ministres suivants peuvent-ils
justifier leur investissement dans la tarte à la crème,
soit la ministre de la Métropole pour 75 000 $, le ministre
des Relations avec les citoyens pour 20 500 $, la ministre de l'Emploi
pour 16 900 $? Les contribuables attendent leur réponse.
Une voix: Bravo!
Le Président: Mme la ministre de la Culture et des
Communications. Mme Agnès Maltais
Mme Maltais: M. le Président, au niveau des gens qui
ont appuyé le Symfolium, vous pouvez ajouter la ministre
de la Culture et des Communications qui a jugé... Et son
ministère a jugé... Il faut remarquer, ici, une notion
essentielle en art et en culture. Peut-être qu'elle vous échappe.
Je ne crois pas. Peut-être qu'elle vous échappe. Ça
s'appelle le "arm's length", c'est-à-dire qu'on
réussit à faire une différence entre la politique
et l'analyse culturelle des événements.
Des voix: ...
Le Président: Est-ce qu'on peut inviter tout le monde
à revenir au calme, maintenant? Un instant, là. Sur
une question de règlement, M. le leader du gouvernement.
M. Brassard: Oui, bien, c'est parce que je voudrais avoir
la réponse, moi. J'ai hâte d'avoir la réponse,
je voudrais savoir ce que c'est.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président: La présidence également,
mais elle attendait que le calme soit revenu. Alors, Mme la ministre.
Mme Maltais: Alors donc, le Symfolium a été
analysé au point de vue artistique, c'est-à-dire que
c'est un événement multidisciplinaire, multiforme,
qui est fait sur le mode événementiel par des artistes
reconnus, je nomme, appuient le projet Lorraine Pintal, des gens
de ce niveau-là qui sont derrière ce projet-là,
oui, François Gourd qui est là mais qui monte d'autres
événements. C'est un événement axé
sur la folie, ce sont des artistes professionnels reconnus qui appuient
le projet. Alors, au niveau culturel, au niveau...
Des voix: ...
Le Président: Mme la ministre.
Des voix: ...
Le Président: Il faudrait peut-être éviter
de donner justificatif à des gens qui justement déconsidèrent
la classe politique. Mme la ministre.
Mme Maltais: Jamais, jamais l'entartage ne faisait partie,
dans les documents qu'on a reçus, la ministre de la Métropole
et moi, de ce Symfolium. Jamais nous n'avons appuyé les entarteurs.
Nous sommes contre l'entartage. C'est un geste violent auquel j'ai
assisté personnellement. J'ai assisté personnellement
à un entartage lors d'un gala. C'est un geste violent, c'est
un geste qui déprécie la classe politique. Nous ne
sommes pas du tout en accord avec l'entartage. Et les entarteurs
- M. le Président, il faut le dire, on va le compléter
- et le Symfolium ne sont pas si attachés que ça.
Si le ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration
veut compléter, il a des informations là-dessus.
Des voix: ...
Le Président: Bien, c'est assez, là. M. le
député de Hull, en question principale.
M. Cholette: Merci, M. le Président. Je peux vraiment
laisser ma place au ministre des Relations avec les citoyens pour
un complément de réponse là-dessus, mais...
Le Président: Non, vous allez aller sur la question
principale que vous vouliez poser et pour laquelle vous avez sollicité
le droit de parole au président. Alors, allez-y.
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